Du temps de ma splendeur

A ma grand-mère qui ne lira pas ce livre
A ma mere qui m'avait interdit de l'écrire

Analyse d’une filiation toxique.

Ce jour-là, en raccrochant au nez de Reine, l'écume aux lèvres, j'ai eu le sentiment de franchir un seuil dangereux, comme dans les contes de fées, j'ai brisé le miroir en mille morceaux et j'ai attendu la malédiction.
Du temps de ma splendeur de Aurélie Djian

Adorée par sa grand mère Rose, la narratrice souffre d’une relation très difficile (euphémisme) avec sa mère Reine.

Une livre avec des analyses glaciales de l’impact des relations mères-filles quand elles sont merdiques. Un livre sur la nécessité parfois de se construire seul-e, de briser des relations pour trouver soi-même ses repères pour avancer

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Souvent ses phrases commençaient par Du temps de ma splendeur. Je portais des talons aiguilles. Les cheveux longs et lisses. Les ongles vernis. Je me préparais pendant des heures devant le miroir. Je prenais soin de moi dans les plus petits détails. Je flirtais avec la vulgarité en toute candeur.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tu vieilliras, ma fille, plus vite que tu ne le crois et tu en souffriras pour l'éternité. N'espère pas en moi une alliée qui te raconterait ses secrets de créature et se réjouirait de ta métamorphose. Non, ma fille, je ne te prêterai pas ma baguette magique, ma parure et mes paillettes, pas touche, même pas en rêve. La splendeur ne se partage pas si elle veut régner. Tu ne seras pas une femme, ma fille, tu n'hériteras pas d'une fierté en collier, facile à porter, tu devras conquérir ton sexe toute seule, à la force du poignet, ça fait mal, tu verras, plus mal que tu ne le crois. Tu sueras sang, salive, larmes et cyprine dans le désert, peuple élu abandonné, tu apprivoiseras seule ton destin singulier, armée d'une ardente patience. Je surveillerai de très près ta superbe et je n'hésiterai pas à te mettre des glaçons dans la culotte, comme les hommes, plus tard, pour éprouver ton courage. Tu apprendras seule à nager contre le courant, telle une truite sauvage et tu me remercieras d'en ressortir musclée